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https://www.capital.fr/entreprises-marches/le-fmi-pourrait-bientot-passer-la-france-a-la-loupe-le-deficit-public-est-a-la-derive-1452993
Lestée par des finances publiques à la dérive, la France doit réduire ses dépenses pour limiter son déficit public, faute de quoi, elle finira sous surveillance du FMI, qui lui a envoyé un avertissement, dénonce notre chroniqueur Marc Touati.
La nouvelle est quasiment passée inaperçue, méthode Coué oblige, mais elle est pourtant incroyable et dramatique : le FMI vient de lancer un avertissement non pas à l’Italie ou à la Grèce, mais à la France pour le dérapage incontrôlé de ses comptes publics. Il faut dire qu’après le “quoi qu’il en coûte” de 2020-2021, puis le bouclier tarifaire de 2022, la dette publique française a explosé de près de 550 milliards d’euros. Et ce, alors que la France est en train de replonger en récession et doit faire face à une inflation de plus en plus forte.
Mais bien loin de se calmer et de stopper sa fuite en avant, la puissance publique française a décidé de continuer sa gabegie de dépenses et de dette… Les prévisions du FMI sont très claires : en matière de maîtrise de ses dépenses publiques et de déficit public, la France sera le cancre de l’Europe et ce jusqu’en 2027. En effet, selon lui, le déficit public atteindra au moins 5,4% en 2023 et se stabilisera ensuite autour des 5% au moins jusqu’en 2027. A titre de comparaison, d’ici quatre ans, l’Allemagne réduira son déficit public à 0,5% du PIB, l’Italie à 3% et l’ensemble de la Zone Euro à 2,5%. Face à ces dérapages incontrôlés et très coûteux pour les contribuables français (qui, comme d’habitude, seront les « dindons de la farce »), quatre grandes questions se posent.
1. Les craintes et l’avertissement du FMI sont-ils justifiés ? Malheureusement oui ! Certes, les prévisions du FMI sont souvent très loin de la réalité, notamment en termes de croissance. Elles doivent donc évidemment être prises avec des pincettes. Pour autant, il est clair qu’au regard de la politique budgétaire française passée, actuelle et à venir, le déficit public français va inévitablement se creuser. Selon nos prévisions, il pourrait même atteindre les 6% en 2023.
Dans ce cadre, il est inévitable que la dette publique de la France dépassera très rapidement les 120% du PIB. Et ce d’autant que la récession est en train de s’installer dans l’Hexagone, comme le confirme la baisse des indices des directeurs d’achat en novembre, sous la barre fatidique des 50, ce qui montre que la baisse de l’activité a déjà commencé.
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2. Comment en est-on arrivé là ? La réponse est malheureusement simple : le dernier excédent des comptes publics français remonte à… 1974. Depuis, que des déficits ! C’est d’ailleurs sur ce point que la théorie keynésienne de relance a été complètement bafouée en France. En effet, la politique de relance budgétaire est justifiée lorsque la récession menace ou s’installe. Dès lors, elle permet de redresser la barre. En revanche, et c’est ce qu’ont oublié les dirigeants du pays, mais aussi la très grande majorité des économistes français, une fois que la croissance est de retour et que les moteurs privés ont pris le relais, l’Etat doit réduire la voilure, en diminuant ses dépenses, retrouvant ainsi un équilibre, voire un excédent budgétaire, ce qui lui permettra de relancer la machine lors de la crise suivante.
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