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Laurent Bigorgne, ancien directeur de l’Institut Montaigne et proche d’Emmanuel Macron était jugé ce jeudi 10 novembre pour avoir drogué sa collaboratrice et ancienne belle-sœur Sophie Conrad. Une affaire judiciaire marquée par l’emprise familiale et les relations de pouvoir.
La première fois que Laurent Bigorgne a rencontré Sophie Conrad, elle avait 11 ans et lui 18. Sa sœur aînée fréquente ce futur professeur d’histoire-géo, à Nancy, avec qui elle se marie. Trente ans plus tard, Sophie Conrad et Laurent Bigorgne se font face devant le tribunal correctionnel de Paris.
Lui est devenu grâce à ses relations un homme influent, directeur de l’institut Montaigne, puissant think-tank libéral. Proche d’Emmanuel Macron, parmi les premiers fidèles d’En Marche, Bigorgne a suivi la voie toute tracée par ses ambitions politiques. En 2020, Sophie Conrad, restée « sa petite sœur » malgré un divorce, le démarche en quête d’un emploi. Elle décroche un poste à l’Institut Montaigne. Le grand frère devient alors le patron.
TROIS CRISTAUX DE MDMA
Aujourd’hui, la justice reproche à Laurent Bigorgne d’avoir, le 22 février 2022, à l’occasion d’un dîner de travail en tête à tête dans son appartement du XVe arrondissement de Paris, glissé dans la coupe de champagne de sa collaboratrice l’équivalent de trois cristaux de MDMA (ecstasy). Des faits qu’il a reconnu devant la police, dès sa garde à vue le lendemain.
Sophie Conrad ressent après quelques gorgées de champagne, palpitations, vertiges et bouffées de chaleur : « Je crois que Laurent Bigorgne m’a droguée », envoie-t-elle par message à une amie. « Cœur qui bat, murs qui bougent », compose-t-elle encore. Puis : « Je tiens le coup je vais réussir ». Elle communiquera ainsi pendant une trentaine de minutes avant de parvenir à quitter l’appartement en taxi pour se rendre à l’hôpital. Une première analyse détecte la présence d’une quantité très élevée de drogue dans son sang.
La MDMA, comme le GHB, est une drogue usuelle des auteurs de violences sexuelles. « Je n’arrive pas à trouver une autre raison rationnelle de donner de la MDMA à une femme que de vouloir une relation sexuelle », témoigne l’amie de Sophie. « Je me suis dit, "Ça y est, il a pas réussi à Marseille, il va la droguer et la violer." »
En août 2021, Sophie et Laurent passent deux jours dans la cité phocéenne pour échanger avec des adhérents de l’Institut Montaigne. Un soir, après un verre en tête à tête, il lui propose « de façon abrupte », explique-t-elle à la barre, de finir leur verre dans sa chambre d’hôtel. Une fois la porte fermée, il enlève ses chaussures et lui demande son choix de musique. Sophie s’enfuit dans sa chambre. « Pour moi, c’était impossible d’envisager quoi que ce soit avec lui, c’était incestueux », détaille-t-elle.
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